Ces montagnes, nous les croyions d'abord sèches, fort sèches même, en transversant la première passe nous amenant à Chi'va, mais c'était tout simplement l'entrée de la vallée d'Areni, la plus chaude. Changement de décor total en approchant du col du Vorotan, la véritable porte du Sud. Du vert, ce paysage cabossé de vert, un peu pierreux mais pas beaucoup, cette herbe vive d'une quinzaine de centimètres (en toutes lettres, ça fait 'moins chiffres'), ni la prairie tondue, ni la steppe. Et quasi pas un arbre, seul le sombre ci et là des vallons creusés par quelque torrent - ou le bleu d'un de ces lacs réservoir.
Pourquoi si peu de moutons dans ce paradis vert? Deux réponses me fûrent présentées. Le système local corrompu, enfin plutôt maffieux que corrompu (triste découverte, ce n'est pas le cas en Géorgie, sauf au sommet bien sûr), empêche l'initiative et le développement néfaste au 'pouvoir' en place. Autre réponse: l'année est plutôt exceptionnelle, d'habitude l'herbe est plus jaune en cette saison et les troupeaux de moutons ne se trouvent que mille mètres plus haut. Allez savoir. Il y eût de belles histoires d'export, vers le Golfe persique ou plus récemment vers l'Iran mais on me dit que les prix et les salaires s'écroulent l'année suivante.
Trop peu de balades à mon goût dans ces belles montagnes (perception de réticence chez les enfants, aïe le méchant Papa qui l'écrit), mais signalons à mon grand plaisir cette montée d'un sommet local au parc naturel d'Arpi, peu peuplé, zéro touristes (enfin, trois), et ce vert à perte de vue sur le sommet, la vue sur le lac de l'autre côté. Même les grelons d'orage (un premier Août!) ne gâchent pas cela.