dimanche 4 septembre 2016

Quartiers perdus

Les quartiers perdus sont symboliques et caractéristiques je crois de ces deuxièmes ou troisièmes villes du pays qui n'on pu bénéficier du lustre et de l'attention des capitales. Impression plus marquée à Gyumri et Goris en Arménie, mais retrouvée aussi à Kutaisi en Géorgie.

Gyumri bien sûr, quelque temps appelée Alexandropol au 19e siècle, apogée de l'Empire russe et qui aujourd'hui encore abrite quelques militaires lointains héritiers de l'Empire, pour défendre la frontière avec les lointains héritiers de l'autre Emprire, ottoman celui-là.

Guymri personnalise, malheureusement pas à elle seule, le désastre économique qui a suivi la fin de l'économie soviétique plannifiée, rythmant elle le 20e siècle. Fermeture des grandes usines, plus d'emplois, plus d'argent, bref un 21e siècle qui voit les immeubles, les quartiers, abandonnés à leur triste sort.

Mais que ces immeubles, témoins d'une époque plus florissante, ont gardé leur charme. Ces pierres noires, pas seulement noircies par le temps mais noires de leur propre nature, empilées majestueuesement et avec un esthétisme certain, fournissent à la ville cette impression de grandeur et de beauté passée. Imaginons seulement quel serait le résultat d'un simple ravalement de façade (on comprend mieux en disant 'lifting' je crois) et de quelques réparations d'usure.  Pierres noires oui, mais n'oublions pas leur combinaison typiquement locale avec des pierres oranges marquant les divers contours. Une belle et inhabituelle association de couleurs qu'on retrouve déjà sur la grand-place.  


Noir Orange à Gyumri


Kutaisi, matin ensoleillé
 Ensoleillées le matin, à ce moment privilégie de quelques découvertes en solitaire, un peu lugubres le soir, ces rues aux immeubles un peu perdus dégagent en moi une impression un peu vide, du moins brumeuse, écartelés qu'on est entre l'envie de préserver ce calme paisible et l'envie d'y réinsuffler la vie. Oui, la vie. Le renouveau changerait et perdrait sans doute quelque chose, ce je ne sais quoi de nostalgie peut-être, mais ce serait pourtant très bien comme cela.