dimanche 9 octobre 2016

Un grand 'H'

Hospitalité, avec un grand 'H'. Qui définit, caractérise l'Arménie plus que tout, qui vous invite à y revenir. Sans critiquer l'accueil reçu ailleurs, lors d'autres aventures, il faut tout simplemenent admettre que l'Arménie y joue en division d'élite. Cette Hospitalité transpirait au gré des divers accueils tout au long de nos semaines là-bas, de l'hôte semi-professionnel à la grand-mère (une autre) offrant des cerises au gamin passant sur son trottoir; l'auto-stop trop facile pour être vrai, l'accueil spontané dans une fête d'anniversaire (bis repetita en Géorgie pour l'anniversaire d'ailleurs), le coup de téléphone spontané pour vous aider, etcaetera, s'inscrivent dans cette tradition séculaire de l'Hospitalité arménienne.


Laissez-moi seulement vous conter avec plus de détails la balade dans un coin géographiquement perdu, l'encore inconnu parc naturel du lac d'Arpi, aux confins des frontières Nord-Ouest avec la Turquie et la Géorgie.  A défaut d'infrastructure (on peut le dire: l'ambition photographiée sur la carte est très, très au-dessus de la réalité, point d'autres visiteurs je vous l'assure), nous logeâmes sur des lits-paillasse un peu douteux dans le centre administratif du parc, sans possibilité de nourriture autre que les biscuits (les bonbons au dessert, pour varier).

Au matin, refusant de se voir forcer le départ, nous partîmes résolus pour une grande balade, avec l'objectif d'atteindre un petit sommet local, respirer, se laisser avaler par la grandeur des plateaux montagneux, et observer d'en haut notre cher lac d'Arpi. Résolus pour la balade mais aussi résolus d'acheter un pain au petit bonheur dans le village sur la route, sachant que toute maisonnée en cuisait. Nous hélâmes donc une gentille dame qui nous répondit qu'elle en cuirait et insista pour nous inviter au retour de montagne. Grimpée donc, sous le soleil, notre vue adorable (gagné), et... les biscuits. Descente sous l'orage, grelons, trempés. On nous fit signe de loin, nous fûmes accueillis à l'intérieur, et la famille s'affaira à changer le bambin grelottant de la tête au pied (il s'y réchauffa, happy-end pour les grelons, merci), ma fille changée en partie aussi. Puis vint le pain sorti du four (Miam!), les fromages, yaourts, confitures maison, thés chauds, fruits et j'en oublie peut-être...

Vous l'aurez compris, ce n'est pas une affaire d'un peu de pain et de confiture; je n'oublie pas ces regards, cette famille tellement généreuse en sourire, la voisine qui vient voir aussi, et la conversation qui roule en russe - un accueil tellement naturel pour eux. Seule la réciprocité des sourires est une réponse appropriée à cette légendaire Hospitalité.

Accueil à Zorakert.  Merci à vous !