samedi 3 décembre 2016

Mal de mer

Partis en montagnes, dans une Arménie cerclée de terres, l'attraction des bords de mer pousse les enfants à me convaincre de diriger nos pas (enfin nos roues aussi) en Géorgie vers la mer Noire. Direction Batumi donc, station presqu'aussi célèbre qu'Odessa dans les pays de l'Est.

 Sans bobos auparavant, c'est bien là que nous bûmes la tasse, au propre comme au figuré, seul et peut-être inévitable pépin de santé du voyage. Revenons à la tasse: eau délicieusement chaude, l'enfant sautant sans bornes, emmailloté dans son gilet orange, baignades de très longues durées donc. Et Paf! Dans le piège comme de nombreux primo-arrivants (y a pas que les réfugiés qu'on appelle comme cela). Nos instestins succombèrent méchamment à cete ingestion forcée d'eau de mer (pas noire, bien bleue je vous l'assure). Demi-journée au lit pour les enfants, température la nuit, bref le tralala qui devait bien arriver une fois sur ce long périple. Demi-journée suivante, re-Paf! Cest mon tour, KO sans estomac et sans force, la grande fera les sacs pour deux en préparation du soir.


Eh oui, c'est justement le seul trajet réservé un peu en avance, la traversée en train de nuit de la Géorgie, d'Ouest en Est. Pourquoi ce soir didju (traduction: verdomme)? Départ 1h30, la nuit se passe sans encombres - on dort même - jusqu'au réveil disons brutal du petit qui rechute, avec effet visuel tangible dirons-nous. 7h du mat', nous titubons jusqu'au snack de cette gare-marché de banlieue perdue. Dix minutes plus tard, les deux dorment littéralement sur la table (si si, j'ai la photo). Que faire? La responsabilité paternelle me taraude. Temporiser à Tbilissi? Ce qui se traduira en deux jours à glandouiller à l'hôtel, vu leur état. Décision difficile et pourtant je les réembarque - autant qu'ils dorment dans le minibus si c'est pour dormir, espérant secrètement (les poches bourrées de sachet, on ne sait jamais) qu'ils y dorment réellement (gagné! na!) et que l'air des hautes montagnes à l'arrivée ferait ses miracle. Pari osé (le petit se tenait le ventre au départ) mais réussi: tous deux en grands sourires et gambadant allégrement à l'arriéve. Pffiou! Avait pourtant eu difficile à me convaincre moi-même...